La musique Gnaoua ainsi que les rituels qui l’accompagnent sont les traces de la mémoire collective d’un peuple déchiré par l’esclavage. Les fondateurs du premier noyau de la tradition gnaoua à Essaouira sont les noirs que le destin a conduit dans la région Amazighe « Haha », arrachés à leur racines en Afrique sub-saharienne ou ils menèrent une vie paisible et libre. Leurs rythmes les rituels particuliers qu’ils pratiquaient quand ils pouvaient sous les dures circonstances de l’esclavage, étaient une forme de consolation et une traduction de la douleur et de la nostalgie. Une ultime issue pour dévoiler une identité perdue, un langage de chagrin et de pleurs suscité par une souffrance intérieure profonde. Les chants et poèmes ambigus des Gnaoua sont plus proches à des gémissements qu’a des chansons. Accompagné d’un rythme musical produit à l’aide de crotales et du « guembri » (sorte de guitare) ou du tambour. Dans la structure culturelle gnaoua, la musique n’est qu’un moyen pour créer l’atmosphère propice qui permet au corps de se libérer des contraintes exercées par la conscience pour plonger dans les profondeurs infinies du monde de l’au delà. On se sert de la musique en tant que thérapie pour soigner les maladies dues à une intervention de mauvais esprits. Un Mâallem « maître » Gnaoua n’est pas un simple musicien chevronné à la tête d’une troupe et qui tient à satisfaire un public. Il est, par contre, la pierre maîtresse dans un organigramme mystérieux, dans lequel la musique guérit l’âme et la débarrasse des sédimentations du temps. En faisant appel à des créatures possédant des pouvoirs surnaturels omniprésentes avec lesquels la communication se fait par l’intermédiaire de la musique, la danse , les couleurs et les encens. La musique est répartie en morceaux destinés chacun à un « mlouk » esprit. La cérémonie de la Lila (nuit) est appelée ainsi car les rituels gnaoua sont obligatoirement une activité nocturne bien que les préparatifs commencent avant la tombée de la nuit. Dans une Lila On joue de la musique Gnaoua tout en respectant un rituel bien structuré. La Lila est un rituel qui porte des connotations religieuses et qui revêt un aspect sacré et qui se déroule dans une atmosphère de recueillement plutôt qu’une séance de divertissement. Le respect du lieu de la cérémonie est chose requise. Le respect des participants qu’ils soient humains ou surnaturels est une loi à ne pas enfreindre. Un Mlouk est un être surnaturel qu’on évoque par la musique Gnaoua. La musique Gnaoua est un moyen pour inviter les personnages des Mlouks (esprits) qui sont attirés par la musique et le chant qui commencent dans un rythme très doux puis remonte petit à petit pour arriver à une apogée ou le danseur rentre en transe une fois l’implication des esprits est réussie il n’est plus maître de lui-même.
4 comments:
Rêveur, je passe des heures à écrire en écoutant les musiques ici.
Mlouk. lila.
Riche est la souffrance si elle devient poésie, musique, paix.
Si j'étais sourde,
il me manqurait la lumière des musiques.
Si j'étais aveugle,
je ne toucherais que le passage du temps.
Si, à nouveau, je devenais muette, il me faudrait moult guitares et plus qu'un luth...
pour avancer sur le verglas.
J'apprends, car marcher dans la neige, c'est froid.
Bienvenue, Nina.
Laisse cours libre à tes torrents d'émotions et sers-toi bien.
Forges les mots, Jongles avec la langue et charmes les syllabes.
Tu auras toujours ce rêveur de plus à t’entendre et à t’attendre.
achkourouka Rêveur
Ravie de faire ta connaissance aussi et merci pour les morceaux de gnaoua.
C'est une musique spirituelle de haut niveau que malheureusement les gens n'utilisent pas à bon escient.
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